Un « Schengen militaire » verra-t-il le jour ?

Une compagnie de chars Leclerc est arrivée par train en Roumanie en novembre 2023 afin d'y renforcer la présence française.  - Credit:Sgt Jerome Salles/AP/SIPA / SIPA / Sgt Jerome Salles/AP/SIPA
Une compagnie de chars Leclerc est arrivée par train en Roumanie en novembre 2023 afin d'y renforcer la présence française. - Credit:Sgt Jerome Salles/AP/SIPA / SIPA / Sgt Jerome Salles/AP/SIPA

C'est une histoire révélatrice du niveau de coopération entre les pays européens en matière de mobilité militaire. Fin 2022, la France cherche à renforcer ses capacités sur l'est de l'Europe, où elle est déployée dans le cadre des missions Lynx et Aigle. Pour cela, l'armée souhaite transférer des chars Leclerc en Roumanie. La route la plus directe passe par l'Allemagne. Problème, les Allemands bloquent ce transport par camion, à cause de… leur Code de la route.

Cette histoire a été partagée en audition parlementaire en novembre 2023 par Thierry Poulette, commandant du Centre de soutien des opérations et des acheminements (CSOA). « L'Allemagne a refusé l'autorisation de passage des porte-chars français, évoquant une réglementation européenne et un poids à l'essieu trop important », le porte-char pesant 37 tonnes et un char, 56. Finalement, c'est par train que les chars sont arrivés en Roumanie « en temps et en heure », assure-t-on du côté de l'armée. Un mode de transport privilégié puisqu'« aujourd'hui 75 % des ressources acheminées vers le flanc est de l'Europe le sont par voie ferrée ».

Un accord entre la Pologne, l'Allemagne et les Pays-Bas

Ces difficultés, la France n'est pas la seule à les connaître. Tous les pays européens y sont confrontés depuis plusieurs années. « Le déplacement des forces américaines vers la Pologne depuis l'Allemagne nécessite un délai de préavis de cinq jours », ont rapporté des responsables américains en 2017 dans Politico. Les m [...] Lire la suite